A la question "Veux-tu venir manger une pizza chez moi ce soir ?", Sparadra a répondu NON.
A la question "As-tu des disponibilités dans la semaine pour venir manger une pizza chez moi ?", Sparadra a répondu NON.
A la question "Est-ce que tu préfères aller au restaurant ?", Sparadra a répondu NON.
A la question "On pourrait peut-être se balader au parc ou faire les magasins après le boulot ?", Sparadra a répondu NON.
A la question "Et si on passait le week-end à Rotterdam chez mon frère ?", Sparadra a répondu NON.
A la question "Si tu veux, puisque tu es bonne en anglais, on pourrait monter une boîte ensemble pour faire de la formation pour adultes ?", Sparadra a encore répondu NON, NON et NON.
Je vous ai déjà parlé de mon boulet du bureau. Mais siiiii, celui qui a commencé à se faire des films dès notre première sortie. Je vous avais même dit qu'il était "d'une rare gentillesse".
Nan, en fait il n'est pas du tout "d'une rare gentillesse". C'est
un malade mental. Après avoir lui aussi tenté sa chance de manière très
peu subtile lors d'un dîner chez moi [un dîner où une 3ème personne,
invitée justement pour ne pas que je me retrouve seule avec le Boulet, s'est desistée au dernier moment, la fourbasse], il n'a
visiblement pas compris la signification du mot NON. Il repose les mêmes questions *tous les jours*, questions auxquelles je réponds invariablement par le même NON crispé.
Ce qui ne l'empêche pas pour autant de m'envoyer des SMS pour me
souhaiter une bonne nuit et se féliciter de notre amitié [heu... quelle amitié ?],
de me bombarder de mails aussi lourds que ses SMS, de m'interroger sans
arrêt sur ma famille et de me complimenter à longueur de journées. Le
genre de compliments qui me fait penser qu'il n'a jamais adressé la
parole à une personne du sexe opposé de toute sa vie. Je suis plutôt du genre "brute de
décoffrage", comme fille. J'ai une certaine propension a agrémenter mes
conversations de "putain" et de "bordel", je suis maladroite façon "Pierre Richard" et je m'énerve facilement, alors le coup du "Tu es vraiment douce et charmante", laissez-moi vous dire que ça me fait franchement rigoler... Je suis émotive, empathique, gentille mais "douce et charmante" certainement pas. On ne me l'avait encore jamais faite, celle-là !
Moi qui étais toujours la première du service à arriver le matin, je
commence à me pointer à 9h45 parce que Boulet s'est mis lui aussi à
arriver tôt [rapport au fait que c'est plus facile de harceler les gens
lorsqu'il n'y a pas de témoin] et je quitte le boulot en toute
discrétion car il a aussi pris l'habitude de partir juste en même temps
que moi [le hasard, quand même...].
Le geek no-life s'est transformé en loser : pas de vie sociale, pas d'amis (même virtuels), pas de famille à proximité, pas de loisirs ou d'intérêts particuliers, juste son pauvre doctorat de merde dont il me parle dès qu'il peut pour se mettre en avant et me faire comprendre que je n'en trouverais pas d'autres comme lui, des mecs qui ont un niveau universitaire aussi élevé et qui vont réussir professionnellement. Sans parler de sa fabuleuse Mercedes modèle 1987 [je vous jure !] à laquelle il se raccroche juste parce que c'est une Mercedes. Je pouffe de rire...
Dans la mesure où le NON ne semblait pas fonctionner, je suis
rentrée de vacances avec une nouvelle stratégie : le fake boyfriend. Un
mec normal aurait dû capituler et se dire que même si je lui racontais
des salades, ce n'était pas la peine de persévérer. Mais Boulet n'est
pas un mec normal. La caractéristique principale du psychopathe, c'est
de refuser la réalité. Et dans ce domaine-là, mon Boulet est champion du
monde ! La colère est inefficace, les bobards sont inefficaces, et je
commence à être à court d'idées. Il nous prend toujours pour les
meilleurs amis du monde et je finirais presque par regretter les
abdominaux et la carrure d'armoire à glace de BillardBoy. Inverser le
rapport de force et le menacer de le balancer auprès de ses collègues ou
de mon chef - voire déposer une main courant au commissariat - semble
être l'ultime recours mais rien ne m'assure qu'il ne réagira pas de
manière "inattendue".
Tout ça pour dire que j'ai officiellement mon propre stalker. Ouais, comme Sandra Bullock et Jodie Foster, la classe ! Même si en vrai, ça commence un peu à me sortir par les trous de nez, à me pourrir la vie et à me faire flipper un chouillas...
EDIT : Après un mail bien enflammé de ma part hier soir avec quelques petites menaces de derrière les fagots, et compte tenu de la réponse qu'il a faite à mon mail, il semblerait que les choses soient sur le point de revenir à la normale. A confirmer dans quelques jours / semaines, mais a priori... I WIN!