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Faites comme chez moi!
2 mars 2008

Biquette

Je viens de regarder un épisode de Toute une histoire. Vous savez, l'émission pleine de musiques tristes qui font pleurer dans les chaumières sous l'œil hypocrite et faussement compassionnel de Jean-Luc Delarue… [Dire qu'il faut payer une redevance pour voir ça]

Bref, le titre de l'émission, "les boucs émissaires", a attiré mon attention et j'ai donc téléchargé. Bien que toujours aussi mielleuse, l'émission m'a renvoyée directement 20 ans en arrière. Moi je n'étais pas la tête de turc, je suivais juste d'autres élèves qui avaient choisi de s'en prendre à Eglantine. Est-ce qu'au départ elle a attiré l'attention à cause de son prénom qui dénotait ? Toujours est-il qu'elle a subi des brimades pendant plusieurs années (et ce dès la Maternelle) jusqu'à ce qu'elle change d'école. Je ne me souviens plus exactement de ce à quoi j'ai participé – je suis au moins sûre d'avoir assisté à un soulèvement de jupe en public – mais ma culpabilité d'aujourd'hui ne fait aucun doute sur le fait que j'ai pris part au rituel du souffre-douleur. Je l'ai retrouvée sur Facebook, et visiblement elle avait non seulement un bon souvenir de moi (on a été copines vers la fin de son passage dans mon école) mais en plus elle ne se rappelait absolument pas que j'avais été, malgré mon âge à l'époque, l'une de ses persécutrices.

Au collège, c'était Sébastien. Il était différent, renfermé, avec une drôle de voix et une drôle de façon de s'exprimer. Je n'ai pas été méchante à proprement parler, disons que je le taquinais de temps à autres – comme à peu près tout le reste de l'école – en sachant pertinemment que je le faisais pour de mauvaises raisons. Et bizarrement, quand personne ne faisait attention, j'allais lui parler. [I was a moooonster !]

En Seconde – la seule année où je n'ai pas acheté la photo de classe – la situation s'est inversée, et sans pour autant m'être sentie un seul instant une tête de turc, j'ai néanmoins encaissé quelques réflexions humiliantes de la part de Christophe, qui d'ailleurs peut aller crever en enfer et à qui je tatannerai la face si je le recroise un jour [Va te cacher, espèce de nain blond]. Dans mon cas, ce n'est jamais allé très loin mais je m'en souviens encore et je n'ose imaginer le calvaire que ça a dû être pour Eglantine et Sébastien qui ont subi bien pire et pendant bien plus longtemps.

J'aimerais m'excuser auprès d'Eglantine, mais dans la mesure où elle a partiellement perdu la mémoire à mon sujet, j'hésite sur l'utilité d'une telle confession… Quant à Sébastien, je ne l'ai pas encore retrouvé mais je cherche activement ! En plus je me suis retrouvée à écrire à deux homonymes, j'avais pas l'air con en recevant des messages m'indiquant qu'il y avait eu erreur sur la personne.

Bon, pis un jour je vous raconterai le calvaire que j'ai fait subir à mes parents jusqu'à l'âge de 12 ans (année où j'ai trafiqué mon carnet de notes et qui a mis un terme à ma carrière de démon).

Et sinon, vous pouvez aussi lire "le bouc émissaire" de Daphné Du Maurier. Rien à voir avec l'école, mais c'est un chouette livre un peu à la Hitchcock. Ou alors "la chèvre de Monsieur Seguin", mais c'est un peu moins bien...

biquette

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Commentaires
A
Coincidence.. on parlait d'Audrey, avec Scendrillon, qui était souffre-douleur de tout le collège à notre époque... le remord est là, mais tardif. trop tard, c'est certaint ....
R
J'ai persécuté. J'en suis pas fière, mais je n'ai peut-être pas le recul nécessaire pour regretter. C'était mon année de terminale. En fait, non, je persécutais pas, je disais la vérité... Mais comment est-elle arrivée en Tale S ? Non, elle est franchement con. Si c'était à refaire, je le referai sûrement, car ça m'a fait du bien, et j'en garde de bons souvenirs... la preuve, j'ai eu une grosse crise de manque quand chui partie faire mes études. Mais la pauvre quand même, personne l'aimait dans la classe.<br /> Sinon, j'ai aussi persécuté un mec..; à peu près du collège à la seconde. Mais c'était un prêté pour un rendu, aujourd'hui on est super potes. Ah tiens, si, j'ai persécuté deux mecs pendant le collège... enfin, les trois premières années. Là, j'étais encore violente (mais faut me comprendre), l'un a refusé de faire la paix (c'était aussi plus ou moins un prêté pour un rendu), j'ai fini par le mépriser et l'ignorer.<br /> En fait, en général, en grandissant, ceux que je "persécutais" sont devenus des amis, car au fond, c'est que je les appréciais quand même un peu je crois, je n'ai eu qu'un échec sur ce point-là, et je me dis qu'ils n'en valait peut-être pas la peine au fond.<br /> Bon, j'm'en vais tenter de grandir un peu plus.<br /> NOTA: J'ai également été la persécutée pendant mes années ingés... quelque chose me dit que ce n'est pas fini.
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