Le monde appartient...
...à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt.
La procédure de recherche d’un nouveau boulot est officiellement ouverte. Après avoir envoyé quelques candidatures spontanées, je commence à regarder les offres d’emploi. Malgré le sentiment de malaise qui accompagne mes recherches et ce vieil arrière-goût de chômage qui me revient, je me trouve à nouveau face à des annonces complètement délirantes…
Pour un poste de traducteur ou de chargé de projets, outre une connaissance approfondie de l’anglais [jusque là tout est normal], les employeurs recherchent les profils suivants :
Vous êtes motivé [pour gagner peu en travaillant beaucoup], flexible [horaires de merde, n’envisagez pas d’avoir une vie sociale le soir], rapide [résistant au stress et à la pression], réactif [comment ça une pause déjeuner ?] et vous avez un bon relationnel [évitez de traiter l’ordinateur en face de vous de ‘connard’, s’il vous plaît].
Vous maîtrisez les outils informatiques : Word [logique], PowerPoint [d’accord], Excel [à la limite], Trados [un logiciel de traduction assistée par ordinateur dont personne ne se sert en pratique], SDLX [jamais entendu parler de ce truc], Photoshop [ôtez-moi d’un doute, on a dit "traducteur" ou "graphiste" ?] et les formats html et xml. Un doctorat en biophysique moléculaire serait un plus.
La connaissance d’une autre langue est souhaitée [serbo-croate, urdu ou lakhota].
Diplômée d’un DESS de traduction [j’ai du bol, c’est mon cas], de profil technique [merde, on ne m’a rien appris sur les moteurs à combustion interne à l'école], le multimédia vous passionne [oui, moi aussi j’aime bien télécharger des épisodes de Desperate Housewives illégalement sur Internet]. La connaissance de l’environnement Mac est un atout [mais siiii tu sais, les ordis du pays de Candy, roses, bleus, verts etc…].
Salaire : à débattre [mais n’espérez pas plus que le SMIC, on est un peu des radins].
J’exagère à peine… Les seules offres un tant soit peu réalistes viennent directement du Canada, qui peine visiblement à trouver des linguistes diplômés. Mais sans vouloir cracher dans la soupe, ça fait un peu loin pour moi…