Céline est morte, vive Céline !
Jadis, au sortir de l’adolescence, mon lecteur de cd faisait tourner à longueur de journées des albums de Céline Dion. Oui, je l’avoue sans honte : j’étais fan. Mais j’étais d’abord fan de Goldman, ceci expliquant peut-être cela. Quoi qu’il en soit, je connais encore des dizaines de chansons par cœur, et pas forcément les plus ridicules de sa prime jeunesse. Pour preuve de fanitude, je me souviens avoir passé des heures et des heures dans la voiture de mes parents en pleine campagne à écouter l'album "S'il suffisait d'aimer" qui venait de sortir, parce que c’était le seul endroit de la maison où l’on pouvait écouter des cd.
Mais cette époque n’est plus. Aujourd’hui, pour un album
acheté, on a droit à un échantillon de parfum (peut-être parce que les chansons
sentent mauvais), à des photos de Céline sous
Céline est devenue la Jean-Claude Van Damme de la chanson
franglophone. L’américanisation a porté ses fruits : vulgaire,
sophistiquée, portée par des chansons vides de sens, celle qui n’a rien à dire
donne toujours de la voix. Et vas-y que ça susurre, que ça chuchote, que ça
geint, que ça chante des berceuses et que ça transforme chacune de ses apparitions en
événement médiatique (surtout celles qui durent moins de 2 minutes). Ca dégouline de mièvrerie. Comme le disait Jean-Jacques dans une de ses chansons : "ça colle aux doigts, ça colle au cœur, c’est
dégoutant!".
Certaines légendes ont réussi à cultiver leur talent. Même
Elton John, qui sait se montrer antipathique au possible, est encore capable de
faire preuve de génie dans ses nouveaux albums et sur scène… Même Madonna. Même Julio Iglesias (nan, j'déconne !). Ne cherchez plus l’authenticité
dans les albums de Céline (ni dans ses paroles), Céline n'existe plus. Elle a perdu son essence... "D'eux"
à "D'elles" sont séparés par des millions d'années lumière. Et pour
tout dire, je préférais quand il y en avait moins, de lumière ! Bienvenue dans
un autre monde, et dans une autre vie...