Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Faites comme chez moi!
13 mai 2008

Avec un kleenex...

tissueIl y a deux ans, c'était un grand lâché de moutons. Il paraît que ça faisait un peu désordre sur les pelouses habituellement immaculées de l’école.

L’année dernière, les entrées avaient été bloquées de l’intérieur, empêchant profs et personnel administratif de pénétrer dans l’enceinte de l’école.

Cette année, c’est le kidnapping avec menace d’arrosage aux pistolets à eau. Il n’est pas rare de croiser dans les couloirs des profs menottés (certains attachés aux barreaux de la cage d’escalier) et des classes orphelines d’enseignants honteusement enlevés. Il y a également eu des changements hiérarchiques : Le ‘head of history department’ s’est soudainement transformé en ‘head of nothing’, le bureau de la directrice est désormais un local technique et la salle des profs une ‘chicken farm’. Décidément, à 18 ans, on a le sens de l’humour…

C’est la différence entre le modèle anglo-saxon et le modèle français. Quand une page se tourne, les écoles anglo-saxonnes mettent le paquet pour que le denier jour reste mémorable autant pour les élèves que pour les profs. Le jour où *presque* tout est permis restera à jamais gravé dans la mémoire collective, chaque génération de Terminales essayant de surpasser la précédente en créativité et en fourberie. Et généralement, ça se prépare plusieurs semaines à l’avance.

Otez-moi d’un doute, là : pourquoi j’ai décidé de rentrer en France, déjà? Le dîner de fin d’année avec les étudiants en français a eu lieu hier soir. Mes élèves m’ont offert des fleurs et des chocolats et je leur ai offert une compil d’environ 300 chansons françaises et francophones pour qu’elle se souvienne d’autre chose que leur préparation aux examens. Puis on s’est échangé nos adresses email respectives. La séparation a officiellement eu lieu cet après-midi, lorsque les femmes de ménage ont fait leur entrée sur le champ de bataille pour nettoyer le carnage le plus gros de l’année. Il me reste heureusement encore quelques classes de 3ème mais ça sent aussi le sapin à plein nez.

En ce moment, je me traîne la déprime de fin de chapitre. La même que j’ai traînée quelques semaines avant de quitter Lille. La même que j’ai traînée à nouveau en quittant Bruxelles. Ca devient chronique… Le pire, c’est que ça relève à chaque fois de ma propre décision. Non pas que je regrette, mais je déteste les adieux, je déteste les derniers regards que je pose sur les lieux et les gens, et je déteste la perspective de ne pas savoir ce qui m’attend à court terme.
   
J’aimerais pouvoir partir d’un pas assuré sans me retourner, mais ça me paraît compromis. Elles vont me manquer, ces fourbasses.

free music

Publicité
Publicité
Commentaires
N
Avec tout ce que tu nous as fait partagé, je pense aussi que ces fourbasses vont me manquer...
S
L'Angleterre a toujours été un projet à court terme. Boulot mis à part, ce n'est pas un endroit où j'ai fondamentalement envie de rester. Quand à Lille et Bruxelles, bien que j'aurais aimé y rester, je n'allais pas continuer à faire des études jusqu'à 40 ans.. :-)
P
déjà fini l'école chez la Reine ?? Remarque en France, les lycéens sont toujours en grève sporadique...<br /> <br /> Hallucinant, ces fêtes. L'école est un vrai lieu de vie: ça manque, en France.<br /> <br /> Sinon, t'es une menteuse: si tu te barres tout le temps, c'est que t'aime bien ça !! Tu as réussi quelquechose, on t'apprécie, mieux vaut changer d'endroit avant de redescendre, et en route pour de nouvelles aventures !<br /> <br /> Aller, tu as le droit de terminer la boîte de kleenex, après on a besoin de sparadra ailleurs !<br /> <br /> Oliv'
J
Sympathique cette fin d'année alors ! Tes élèves ont l'air de bcp t'apprécier ! ;) <br /> <br /> Allez celà ne restera que de bons souvenirs au final.. j'en suis sûre !
S
Oh non pitié pour beatman !<br /> Il est quand même un peu gentil, il a pas mérité ça !
Publicité