Londres, welcome to Hell !
Londres, c’est rien qu’une ville de capitalistes avides de consommation et de désirs futiles ! Alors moi, toujours soucieuses de m’intégrer du mieux possible à mon environnement, j’ai revêtu le costume de la parfaite consommatrice prête à affronter le grand déballage commercial de Noël.
Equipement : carte bancaire, sac, bouteille d’eau, mitaines de clown, bonnet de clown, écharpe (non, pas de clown).
Première étape, celle par laquelle tout touriste et londonien de base commence : Selfridges, sur Oxford Street. L’antre de l’Enfer… Tu vois les Galeries Lafayette la veille de Noël ? Bah là c’est pire. T’avise surtout pas de refaire ton lacet, la foule - genre troupeau de buffles assoiffé depuis 3 mois qui vient de repérer une mare d'eau - risquerait de te piétiner jusqu'à ce que mort s'en suive. Je cherche désespérément des idées de cadeaux de Noël, je mate les vitrines, je reluque les paniers des gens dans le magasin, je me perds dans les rayons. Rien.
Deuxième étape, celle par laquelle tous les gens friqués commencent : Harrods. Oxford Street, c'était la mise en bouche et t’aurais jamais cru ça possible. C’est l’expérience que tu ne fais qu'une fois dans ta vie et tu sais que tu ne recommenceras jamais. Un peu comme le saut en parachute, sauf que là t’as à peu près la moitié de la population européenne dans le dos. Je suis au bord de la crise d’asthme au rayon parfumerie, je rampe au rayon épicerie fine ("Non non, résiste à l’appel du chocolat !"), j’ai une attaque cardiaque au rayon sacs à main (non seulement c’est moche, mais en plus ça coûte 3 fois mon salaire mensuel). Et toujours rien dans le sac. Et surtout, *surtout*, pas question d’avoir envie de faire pipi ("Bouteille d’eau de meeeeeerdeuh !"), y’a la queue jusqu’à 2008 pour arriver au premier toilette.
Troisième étape, celle par laquelle toute personne moyennement fortunée se résout à passer : Marks & Spencer. Ouais bon, des fringues, des produits de beauté, de la bouffe. Des choses que tu achètes pour toi, pas pour offrir. Chou blanc.
Je lutte contre le vent, la pluie et la foule jusqu’au prochain métro. Fermé. Bordel, mais quelle idée de fermer une station de métro dans un quartier ultra touristique ? Je re-lutte contre le vent, la pluie et le mal de pieds qui, si ça continue, va finir par un écroulement juste là, sur le trottoir. Station suivante. Un ou deux changements. Débarquement à Waterloo où je loupe mon train de 3/10ème de secondes. Ouais, putains de kilos en trop... Je fais le pot de fleurs une bonne ½ heure, monte dans le train, somnole entre deux chapitre de l'autobiographie de Rupert Everett, change pour un bus, arrive chez moi. Douche, potage, un suppo et au lit.
Et si cette année on ne s’offrait pas de cadeaux de Noël ? En voilà une idée qu’elle est bonne !